Letter no. 6

Lundi 17

Mon Gui,

Jolis tout plein les vers que j’ai reçus de toi ce matin . . . joli plus encore, l’amour dont tu m’enveloppe toute, et dans lequel je suis si bien . . .et je veux que ti m’aimes encore plus !! dépèche-toi de tuer tous les boches pour vite revenir !!! . . . Ça va du reste de façon tellement épatante . . . qu’à moins que moi qui ne veuille pas voir . . . il ne reste plus un pessimiste en France . . . c’est merveilleux . . . Les lettres que je reçois de divers points du front sont toutes aussi enthousiastes sur ce que nous obtenons maintenant . . . ah ! enfin !!! . . . je suis follement énervée ! un orage très violent . . . et ici on a l’impression de voisiner avec les gros nuages chargés d’électricité . . . je me tiens plus en place ! Envie formidable de faire tchitchinette . . . Tu parles !! . . . Tu sais, mon gros lapin, depuis le front, large et magnifique ceinture ! . . . ça tape ! . . . mais hélas, pas sur les boches . . . ce sont les nuages qui s’amusent là . . . haut à imiter ces idiots d’hommes ! Je crois bien qu’ils se paient notre tête !

Je me trotte . . . sous l’averse . . . délicieuse perspective . . .j’embrasse mon gros Gui, bien fort . . .

Lou